was successfully added to your cart.

Panier

La crise sanitaire de la Covid-19 a lancé des millions de salariés dans le grand bain du télétravail. Isolement, désorganisation, dégradation des conditions de travail,… les risques psychosociaux du travail à distance nécessitent une vigilance et un soutien de l’entreprise.

Le travail à distance, un phénomène qui tend à être la norme.

Alors que le télétravail 100 % obligatoire a pris fin le 9 juin dernier, un sondage Elabe révèle que 80% des actifs concernés par le télétravail souhaitent conserver la possibilité de travailler à distance après la crise sanitaire.

Ce phénomène, s’il a été largement généralisé par la pandémie, est en pleine expansion. Pour beaucoup de salariés interrogés, le travail en distanciel favorise un bon équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Toutefois, il n’est pas plébiscité à temps plein, mais plutôt 1 à 2 journées par semaine. Le télétravail à 100 % n’est en effet pas toujours positif sur la performance de l’entreprise et le bien-être au travail.

C’est pourquoi il est important d’en évaluer les facteurs de risques psychosociaux afin d’accompagner les salariés et favoriser leur bien-être au « home-office » (bureau à la maison).

Télétravail et risques psychosociaux

Les différentes périodes de confinement subies cette année ont impliqué une mise en œuvre du télétravail particulière, parfois subie ou en situation dégradée. Les effets négatifs sur le mental des salariés ont conjugué, à la fois les facteurs de stress liés à la crise sanitaire, et des problèmes liés au travail en distanciel.

Que la mise en place du télétravail soit choisie ou subie, il est important d’identifier les différents facteurs de RPS qui y sont liés, de les comprendre, pour mieux les prévenir et les traiter.

Le contexte psychologique particulier lié au télétravail est l’isolement.

L’humain est un être social, et le travail est une activité elle aussi sociale. Collègues, confrères, clients, patients,… donnent la possibilité de communiquer et d’entrer en relation. Le lieu de travail offre un véritable soutien social. Une pause café, une réunion, la porte ouverte d’un bureau sont autant d’occasion d’échanger. Elles permettent les discussions informelles autour des difficultés de chacun ou encore de s’exprimer sur le champ du travail.

Le télétravailleur est, par opposition, en situation d’isolement et peut éprouver des difficultés à avoir accès à une assistance ou un soutien. Cela génère des RPS accrus liés au sentiment de solitude, d’éloignement, d’isolement social, pouvant engendrer à terme une dégradation de l’image de soi. Ces troubles peuvent prendre des formes plus extrêmes, comme le burn-out, un épuisement lié au surinvestissement, ou le bore-out, un épuisement lié à l’ennui.

L’isolement social créé par le travail en distanciel, renvoie également au manque de soutien ressenti par les salariés. Ici, on ne parle pas d’autonomie, de pouvoir d’action, mais bien de manque de soutien, c’est-à-dire le fait que le collaborateur ne peut compter que sur lui-même lorsque qu’il est face à une problème et qu’il doit trouver une solution. Le travail à domicile complexifie les voies de communication avec la hiérarchie et les collaborateurs, mettant un frein au soutien opérationnel et empathique des autres.

Ce sentiment d’isolement peut à terme se transformer en sentiment de solitude, un repli sur soi ou son activité et une faible verbalisation de la situation. Cette attitude peut alors des répercussions en matière de travail, comme la déresponsabilisation ou la sur-responsabilisation, l’individualisation du travail ou encore la perte de cohésion des équipes. Ce repli sur soi du collaborateur peut basculer d’un mode actif, orienté vers la gestion de la situation, à un mode passif, ou il sera submergé par les émotions négatives, l’épuisement ou la perte de sens.

Comment prévenir les RPS pour les télétravailleurs ?

Le rôle de l’employeur, lorsqu’il instaure le télétravail dans l’entreprise, est donc de prévenir les risques psychosociaux liés à cette situation en mettant en place des stratégies pour assurer le bien-être des salariés en télétravail.

Ces actions consistent en premier lieu à des conseils pratiques pour l’organisation du travail à la maison.

Pour bien structurer l’activité quotidienne, il est important de bien séparer sphère professionnelle et sphère personnelle, notamment en termes d’interactions, en respectant des horaires de travail, en identifiant un espace physique dédié au travail et en se déconnectant du travail à la fin de la journée.

 

L’adaptation du poste de travail est important pour améliorer les conditions de travail à domicile.

S’il faut faire avec ce que l’on a à la maison, il est important de garder en tête les recommandations globales pour une meilleure ergonomie du poste de travail. Tout d’abord en privilégiant un endroit calme pour travailler, bénéficiant de lumière naturelle (écran perpendiculaire à la source de lumière pour éviter les reflets et éblouissements). La luminosité est une réelle source de fatigue visuelle, il faut y être vigilent et essayer d’obtenir un éclairage homogène. Prévenez les torsions dorsales ou cervicales en respectant l’alignement ordinateur, clavier, documents, opérateur. Enfin, en situation sédentaire accrue due au télétravail, il faut faire des pauses visuelles et posturales de 5 minutes toutes les heures ou 15 minutes toutes les 2 heures.

 

En mode télétravail, la mise en place de bonnes pratiques permet également de garder un lien social avec les collègues. 

Prendre des nouvelles de ses collègues régulièrement, garder des routines du présentiel comme la pause café, le sport, les visioconférences et autres échanges informels sont autant d’idées à développer. Il est également important de communiquer sur l’avancement du travail, les projets en cours ou à venir, de verbaliser ses difficultés et de communiquer sur ses disponibilités et moyens d’être contactés.

 

Le rôle du manager et de la direction est prépondérant pour assurer la réussite du travail en distanciel et le bien-être des salariés. 

Tout d’abord en assurant un cadre au fonctionnement en télétravail : horaires, organisation, outils collaboratifs, matériel, moyens de contacts… Le salarié doit être accompagné durant la mise en place du télétravail. Le télétravail doit être adapté aux missions et objectifs du poste. Il nécessite une relation de confiance en l’autonomie des collaborateurs et une adaptation du soutien opérationnel dans le temps. Le retour d’expérience des salariés est utile pour adapter les stratégies de prévention des RPS de l’entreprise.

Enfin, il est établi que le télétravail à temps partiel est préférable pour les travailleurs à temps plein, afin d’éviter la sensation d’isolement. Il est plus facile de bien vivre le télétravail en 3 jours sur 5.