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Sauter dans le grand bain de l’entrepreneuriat, ça peut faire peur. Mais Morgane l’a fait.
Depuis plus d’un an, elle travaille sur son projet « Rewood », une marketplace destinée à la revalorisation du bois par les entreprises. Changement de cap, formation et accompagnement, création du concept …
Portrait d’une femme qui a osé casser le plafond de verre qui freine encore trop de femmes aujourd’hui.

 

Se lancer dans l’entrepreneuriat

Formée aux arts appliqués, Morgane Croquelois a travaillé pendant 12 ans dans l’aménagement intérieur à Lille. Plus les années passaient, plus les idées de plateforme en ligne destinées aux entreprises émergeaient dans son esprit. A 35 ans, elle a décidé de sauter le cap. Après un licenciement à l’amiable deux ans plus tard, Morgane a démarré les accompagnements et les formations avec des structures de la MEL – d’abord la BGE, puis Euratechnologies et maintenant REV3 – et avec le CPA, formation diplômante pour dirigeants d’entreprise. Tout ce chemin a duré trois années. Et depuis un an, Morgane est porteuse du projet Rewood, une marketplace destinée à la revalorisation du bois.

Alors pourquoi avoir décidé d’entreprendre ? C’est d’abord une question de timing. Morgane cherchait avant tout une stabilité professionnelle et financière. Mais c’est aussi une question d’épanouissement; elle s’est rendue compte que de s’impliquer dans des projets qu’elle menait et qui lui tenaient à coeur décuplait son énergie, ses capacités, sa valeur. Croire en ses forces et développer son potentiel.

 

Trouver sa place en tant que femme entrepreneuse

Le chemin vers l’entrepreneuriat n’a pas été si simple. Morgane a dû faire face à plusieurs impasses : la réalité financière d’abord, trouver des utilisateurs qui paieront le service proposé … D’autres questions ont ensuite découlé auxquelles elle n’avait pas répondu aux prémices du projet : quelle problématique, quel besoin, quelle valeur ajoutée … Morgane a beaucoup « pivoté » et son projet est en perpétuelle évolution. Les structures d’accompagnement lui ont été très bénéfiques; tout entrepreneur a besoin de l’effet miroir qu’elles procurent. Les parties relatives au projet qu’elle ne maîtrisait pas l’ont ralentie mais elle n’a pas renoncé. Même si certains choix sont difficiles à faire seule.

Quelles différences entre un entrepreneur et une entrepreneuse ? A cette question, Morgane souligne la notion de « risque » et de « confiance en soi ».
« Pour en avoir discuté entre hommes et femmes lors d’ateliers, les entrepreneurs sont plus fonceurs alors que les entrepreneuses vont être (trop) prudentes. C’est peut-être l’inconscient de notre génération et du « fait attention à … » qu’on nous rabâche depuis toutes petites. Enfin, je dirai aussi la maternité tout simplement. On a besoin de témoignages et d’aides pour les entrepreneuses à ce sujet; les hommes n’ont pas à choisir ».

Le sujet de la place de la femme dans le monde entrepreneurial fait réfléchir et réagir. Morgane n’est qu’au début de sa vie de femme entrepreneuse mais cite le sketch de Florence Foresti sur les femmes et la poussette : «  Y-a-t’il des gens qui sont payés pour inventer ça ? C’est forcément des hommes qui n’aiment pas les femmes, il y a vengeance … « Michel …on va foutre une pièce métallique que si la gonzesse elle la soulève pas elle pourra pas plier le bordel, t’as compris ? Hé Michel détail : le bitoniau tu le changes de place selon les marques et les modèles, un coup qu’on pousse, un coup qu’on tire, comme ça y’a pas de solidarité qui s’installe ! ». Ce sketch m’a interpellé sur le fait que nous avons vraiment une place à prendre et qu’il faut aussi que le monde entrepreneurial nous la fasse enfin cette place ! »

Ne pas avoir peur d’oser

Le contexte COVID-19 a bouleversé la vie de nombreuses femmes (et hommes) qui se sont remis en question. Mais beaucoup hésitent à se lancer. Morgane donne beaucoup de conseils à ses amies qui ont un réel potentiel; elles ont une vision critique acquise par leurs années d’expériences et sont des modèles d’agilité, qui jonglent entre leur vie de femme et de maman.

Cependant, entreprendre est un processus qui fait peur et qui oblige parfois à changer de rythme, de parcours et d’orientation.
« On peut croire que c’est comme une machine qu’on lance et qu’on ne contrôle plus mais c’est faux. Cette machine, on peut l’arrêter ou la mettre sur STOP si cela ne va plus. »

La notion de temps lui parait primordial.

Bien l’utiliser – «  un peu pour réfléchir sur soi, un peu pour prendre soin de soi, un peu pour prendre soin des autres – c’est plus fort que nous ! » et aussi en gagner ! Comment ? En réalisant un bilan de compétences, en se mélangeant aux structures et aux autres porteurs de projets pour co-construire, en sortant des discussions de son cercle familial et en échangeant avec d’autres entrepreneuses. «  Il y a des réseaux très solidaires que ce soit sur les réseaux sociaux ou via des associations, certains « mixtes » et d’autres plus « Women Only » ».

Aller chercher son projet professionnel plutôt que de trop cogiter et stagner, c’est ce que conseille Morgane aux personnes qui se lancent :

« Acquérir les compétences manquantes (même Super-Woman ne sait pas comment on fait un site internet) et puis développer la partie commerciale, les partenaires, la renommée, etc . Avant je ne soupçonnais pas tous ces écosystèmes, on a des œillères . Mais ils nous aident à trouver les points clés rassurants en nous et autour de nous sur lesquels on pourra s’appuyer tout au long du parcours.
Le chemin d’apr
ès, c’est le vrai trésor. Celui où on a pris des risques avec du sens et de l’enrichissement humain, c’est celui là dont on sera le plus fière. »